Démarches : (book + food) stairs

MOA

Wanted

SDP

110 m²

Phase

Proposition pour le concours "FAIRE"

Date

2020

Situation

Quai de Seine Paris 13 (75)

Coût

487 000 € HT

Mission

Complète

Souvent en passant devant les emmarchements monumentaux et abstraits de la BNF côté Seine, je me suis dit qu’il y avait une absence. Une absence de parvis en partie basse. Plus jeune je disais « ironiquement » que c’était le syndrome du freinage d’urgence : trois longues volées de marches spectaculaires et homogènes qui relient un extraordinaire belvédère surélevé à un simple trottoir de quelques mètres de large…

Partenaires MOE

• La librairie Culinaire éphémère

• production images, ANAWA

• BET structure : CetE ingénierie, Jean-Marc Weill

• BET environnement : Pouget Consultants 

La BNF s’adresse au lointain, elle est inscrite dans la puissance horizontale du paysage parisien. Les premières versions du projet de Dominique Perrault prévoyaient une connexion de l’édifice aux quais de la Seine. Aujourd’hui, il y a ces escaliers parfois intimidants depuis la rue et l’entrée du parking sous la passerelle Simone de Beauvoir.
Le dimanche, les promeneurs s’assoient en partie haute, à la lisière de la place pour contempler l’horizon. En bas ils circulent mais ne s’arrêtent pas.

Pourquoi ces escaliers ne deviendraient-ils pas un espace de projet , pourquoi ne pas les percevoir comme une topographie singulière, un flanc de montagne face à la Seine, un sol en pente sur lequel s’appuyer, une matière picturale prête à recevoir des vibrations complémentaires ? Les paliers deviendraient des ruelles, des sentiers suspendus.

Pourquoi ne pas poser, déposer des kiosques, des petits refuges de culture dont les tailles variables permettraient de qualifier des lieux selon leur position ?

Pourquoi ne pas étendre la tradition parisienne du bouquiniste en la prolongeant du bord de Seine aux escaliers ? 

 

La BNF est un équipement républicain majeur. Elle représente le livre dans sa dimension institutionnelle, républicaine. Ses quatre tours se positionnent dans le paysage parisien comme une présence réconfortante  de la culture partagée.

Les kiosques proposés accompagneraient cette symbolique pour mettre en avant un lien plus direct entre le promeneur et le livre, ils serviraient de passerelle entre les tours et le trottoir, entre les différentes relations aux savoirs.

Les tours sont dans le ciel parisien, les kiosques seraient ancrés dans son sol. 

Ils seraient potentiellement déclinés en plusieurs types :

 

les petits modules qui pourraient être loués à des indépendants comme les bouquinistes ou bien être une antenne de rue de librairies déjà installées. Ces petites boîtes à livre pourraient aussi représenter les librairies de musée (Beaubourg, Le Louvre) ou d’institutions parisiennes qui verraient là l’occasion de se faire connaître d’un public de promeneurs, on peut penser à la « cité de l’Architecture », et pourquoi pas au Pavillon de l’Arsenal.

 

le grand module pour lequel un partenariat avec « la librairie culinaire éphémère » serait envisagé. Cette librairie fonctionne aujourd’hui en installant son stand dans des évènements culturels parisiens liés à la gastronomie. Elle propose des livres de cuisine en liaison avec le programme. Ses principaux lieux de prédilections sont le Carreau du temple, le grand palais au moment de « taste of Paris » ou encore les grandes gares parisiennes à l’occasion du festival « chefs de gare » organisé par Gares et Connexions. Proposer une librairie culinaire dans les marches est un acte de culture vivante. Marianne Mbaye, la gérante de la librairie est elle-même auteur. Elle proposerait en plus des publications, de faire des évènements de « stair food », avec ses propres compositions mais aussi avec de grand chefs reconnus au moment de la parution de leurs ouvrages

Il est important de dire que ces constructions légères et démontables, ne dépasseraient jamais l’altimétrie du sol de la place haute. Aucun élément visuel ne viendrait perturber le paysage depuis le parvis. Les volumes se découvriraient en approchant de la descente.

Les temps de pandémie ont montré la soif des citoyens pour le livre. Les parisiens se sont précipités dans leur librairie à la sortie du premier confinement.

L’intérêt pour les ouvrages culinaires s’est également accru, cuisiner devenant une activité culturelle majeure très relayée médiatiquement.